Méricourt dans la tourmente : 1914-1918. Deuxième partie : le bilan

Dans une première partie nous avons retracé, à partir de témoignages de trois Méricourtois mis en lumière par les travaux de l’historien Yves Le Maner, une histoire de Méricourt pendant la Première Guerre Mondiale (cf l’article Méricourt dans la tourmente : 1ère partie).

Dans cette seconde partie nous dressons un bilan de la guerre en deux points :

  I Le sacrifice des mobilisés
  II Un village sinistré


I Le sacrifice des mobilisés

Parmi les conscrits Méricourtois ayant participé au premier conflit mondial, nous distinguons trois catégories :

1° Les poilus du monument aux morts situé place de la République. (144 noms)

2° Les poilus qui sont morts et dont le nom ne figure pas sur le monument aux morts (50 noms) : les oubliés

3° Les survivants (130 noms)

Pour chacun de ces mobilisés, Les amis de Méricourt ont dressé une fiche et mis le lien de leur livret militaire numérisé des archives départementales du Pas-de-Calais. Il suffit donc de taper le patronyme du poilu dans la barre de recherche du blog pour obtenir ces renseignements.
Parfois le livret militaire manque. De nombreuses erreurs sont apparues sur les noms des poilus du monument aux morts : elles ont été rectifiées.

Pour illustrer ce premier point et donner un peu d’humanité à l’ensemble, je reproduis la correspondance des poilus : des cartes postales de Méricourtois à leur famille et qui faisait partie de l’exposition des Amis de Méricourt intitulée : Il y a 90 ans : Méricourt dans la tourmente.

Cette dernière carte postale est signée Paul DEPREZ : voici quelques éléments complémentaires à son sujet : je rappelle que l’Association fait aussi de la recherche généalogique et que si vous êtes intéressé merci de prendre contact via la fiche du blog :

Son livret militaire :

https://archivesenligne.pasdecalais.fr/v2/ad62/visualiseur/matricule.html?id=620174231&imgpage=frad062_1r_7080_0215.jpg&cote=1r_7080

Sa fiche individuelle :

Recensement de 1876

https://archivesenligne.pasdecalais.fr/v2/ad62/visualiseur/recensement.html?id=351126132

La famille DEPREZ habite au 15, rue de la Truanderie à Méricourt

Acte de naissance

https://archivesenligne.pasdecalais.fr/v2/ad62/visualiseur/etat_civil.html?id=350942636

Acte de mariage du 15/11/1898 avec Dehay Florence

https://archivesenligne.pasdecalais.fr/v2/ad62/visualiseur/etat_civil.html?id=350942715

Pour compléter ce premier travail, je reprends les écrits d’Alain Durand qui dresse une typologie de ces Méricourtois qui ont combattu pendant la première guerre mondiale et dont le nom figure sur le monument aux morts :

« Pour la plupart, ces militaires sont des hommes jeunes (72% ont moins de trente ans, cinq ont dix-neuf ans, le plus âgé quarante-quatre). Affectés à différentes armes, ils le sont essentiellement dans des régiments d’infanterie quand d’autres sont artilleurs ou soldats du génie.
Sur le front, les premières années de guerre furent pour eux meurtrières (la stratégie de l’offensive à outrance est alors dramatique pour les attaquants !) : ainsi plus de la moitié d’entre eux sont tombés en 1914 et 1915 (plus de 30% cette dernière année).
Ils sont au combat et meurent au fil des grandes zones d’affrontement qui jalonnent ce conflit et sa chronologie tragique (en Belgique : à Dinant, autour d’Ypres ; les batailles de la Marne et de l’Artois, puis à Verdun et sur le front de la Somme). Certains, suite de blessures, ont perdu la vie dans les hôpitaux, lors de transferts, voire en Allemagne dans un camp de prisonniers. 
En temps de paix qui étaient-ils ?
Si en France 49% des pertes concernent les ruraux, Méricourt, village promu cité charbonnière (fosse 3/15 Sud de la Compagnie de Courrières et peu avant la guerre, la fosse 4/5 Sud de la Compagnie de Drocourt) fut déjà affectée par la terrible catastrophe de 1906 (1099 morts dont 408 Méricourtois), c’est à nouveau parmi les mineurs engagés dans les combats que l’on déplore le plus grand nombre de décès (plus de 60%). Les autres victimes appartiennent au monde agricole et artisanal, et en moindre abondance à d’autres professions.
Beaucoup de ces soldats ont été inhumés à proximité des champs de bataille (cités plus haut. Certains de façons plus proche dans le Pas de Calais : Lorette, Hersin Coupigny...et à Méricourt même).
Par-delà le monument et en l’absence de noms gravés ici, il a été possible de retrouver la trace d’autres soldats morts au combat afin de les associer comme il se doit et par respect, à l’hommage de la Commune. Entretenir leur mémoire, c’est aussi tenter d’imaginer ce que fut le traumatisme subi par leurs familles dont l’horizon même n’était que ruines. »

II Un village sinistré

Nous reprenons une partie de l’exposition « Méricourt dans la tourmente » pour dresser le terrible bilan de la guerre pour notre commune :

Ci-dessous un extrait d’une carte anglaise datant de juin 1917 et indiquant les positions des tranchées sur le territoire de la commune : en rouge les tranchées Allemandes ( source http://lt1.mcmaster.ca/ww1/wrz4mp.php?grid=36c )

Ci-dessous une photographie aérienne de Méricourt datant du 15 octobre 1917 (source alliée. Collection privée). On distingue nettement les tranchées et les impacts des bombardements.

1919.02 Corons : rue perpendiculaire à la route de Lens
Guerre 1914-1918 ; Ruines de Courrières : Compagnie des Mines de Courrières

Corons Méricourt : pris du chemin de fer Douai-Lens 1919.02
Sur cette carte postale allemande non datée il est précisé : explosion à la fosse (il s’agit de la fosse 4).
La délégation de la Conférence de la paix à la fosse n°4 le 1919.04.06
Guerre 1914-1918 ; Visite des régions dévastées du Nord de la France, par une délégation de la Conférence de la paix
La fosse 4 avant 1914.

CONCLUSION :

Laissons la parole à Madame Simone DARTOIS-BARBIER (1919-2019) institutrice à l’école Mermoz et qui relate avec brio son vécu dans le Méricourt de l’immédiat après-guerre :

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