Samer 2 : amusons nous avec un texte de 1247 (contemporain de Saint Louis)

Dans un précédent article intitulé : le toponyme Samer : quelques éléments d’explications historiques je vous présentais l’origine médiévale de ce lieu-dit qui figure encore sur le cadastre.

Je vous propose, vous qui aimez le « patois », de plonger dans la lecture d’un texte qui a presque 800 ans. Il s’agit d’un bail signé par Mikius Heugos d’Ysier (Izel-lès-Equerchin) et l’abbaye d’Anchin propriétaire de la cense Saumer(Samer) sur le territoire de la commune de Méricourt. Ce bail de six ans signé en septembre 1247 débute le 24 juin 1248 (l’année ou se met en place la septième croisade organisée par Louis IX connu sous le nom de Saint-Louis).

Rappel : à la date de la signature du bail, il existait ou avait existé, sur le territoire de Méricourt , depuis  un siècle,    une seconde église (appartenant à l’abbaye d’Anchin) : l’église et la « court » Saint-Wulmer dont la toponymie actuelle a gardé le souvenir, sous la forme « Samer » et que  l’acquisition ou la constitution du domaine s’est opérée entre 1123 et 1148. Cette église était située à moins de 1 km de l'église Saint-Martin attestée dans les textes depuis au moins 1115.
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Le toponyme SAMER : quelques éléments d’explications historiques

Pour éclairer mon propos je vais faire appel à deux historiens. D’abord à Bernard Delmaire professeur émérite d’histoire médiévale à l’université de Lille III puis à Ludovic Notte, archéologue.

Bernard Delmaire : historien médiéviste

Le toponyme Samer apparaît dans les cadastres napoléoniens au début du XIXème siècle.

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Point lecture : Pourquoi Méricourt a-t-elle deux monuments pour commémorer les 144 poilus victimes de la Première Guerre Mondiale ?

Je vous renvoie à l’excellent article de Madame Bénédicte Grailles (historienne) Souvenez-vous des enfants de Méricourt. Petite histoire d’un monument aux morts de la Grande Guerre. Dans Gauhéria n° 32 de décembre 1994. Pages 183-192

Cette histoire se lit comme un vaudeville et les rebondissements sont nombreux et épiques(en osant l’uchronie on retrouve l’ambiance des films où Don Camillo et Peppone s’affrontent). Je vais en reprendre les grandes lignes.

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Méricourt à la veille de 1914 : une commune rurale métamorphosée par l’exploitation minière

Depuis la Révolution française Méricourt est une commune rurale d’environ 500 habitants. Avec la révolution industrielle et l’exploitation du charbon (le pain de l’énergie) notre village va se métamorphoser après 1860.

Dans un premier temps nous verrons l’évolution de la population de Méricourt de la Révolution française à la veille de la première guerre mondiale.

Dans un second temps nous verrons qu’un nouveau quartier (Méricourt Corons) se développe à quelques kilomètres du Village.

Enfin nous verrons que le XXe siècle s’annonce doublement meurtrier pour notre commune.

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Rue Baillon-Rue Voltaire

Rappel historique : Eugène Monchy et Clotaire Hénaut écrivent au sujet de la section AX du cadastre : »Le CourtyGuy Ouest – Le Baillon »

Curieusement "Le Baillon" ne figure pas comme lieu-dit au cadastre napoléonien. Dans un registre d'impôts "Vingtième de la commune de Méricourt sous Lens" ordonnance des Etats d'Artois en date des 5 mars et 10 décembre 1759, nous relevons "rue nommée Baillon".
Sur le cadastre nous retrouvons cette rue sous la même appellation. En 1846, il s'y trouvait 23 maisons et une mare face à la propriété des De Baillencourt dit Courcol. Située au Sud-Est de l'agglomération, elle est devenue, aujourd'hui, rue Voltaire mais pour les anciens le quartier conserve le nom de Baillon.
Faut-il y voir un hypocristique (sic :un hypocoristique : Qui exprime une intention affectueuse). Les Méricourtois dans leur parler ont diminué Baillencourt, disant simplement "ach Baillon" pour désigner ce lieu.
Vers 1849, dans un de ses ouvrages, Monsieur Auguste Terninck écrivait "Au lieu-dit le Baillon, au Nord de fondations gallo-romaines, j'ai aussi exhumé grâce à l'obligeance du propriétaire M. De Baillencourt dit Courcol, une autre tombe qui me paraît appartenir à la même époque(IIIe siècle).
Ce lieu-dit est probablement antérieur à l'établissement du cadastre, il ne fut pas repris par les préposés.

C. Hénaut-E.Monchy  :  Parlache ed Maricourt. Société de Recherches Historiques "Atrebatie Septentrionale" 1979
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Otto Dix à Méricourt pendant la Première Guerre Mondiale

Cet article s’inspire du site  http://87dit.canalblog.com/archives/2014/12/17/31150821.html qui consacra un long exposé sur Otto Dix le 9 juin 2014.

Otto Dix (1891 – 1969)

Quand la guerre éclate, il s’engage comme volontaire dans l’artillerie de campagne allemande. L’année suivante, il reçoit une formation de mitrailleur et participe à de nombreuses campagnes en Champagne, dans la Somme ou en Russie d’où il sortira vivant. 

Blessé par un éclat de grenade, plusieurs fois décoré, il a fait ce qu’on appelle « une belle guerre ». Sa peinture se fonde donc sur une expérience longue des combats. Il dessine beaucoup sur le champ de bataille et aucun artiste n’a consacré plus de temps ni d’efforts à peindre la Grande Guerre, pendant et après le conflit.

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Méricourt : destructions de la guerre 14-18. La fosse 3-15 et ses environs.

Pour le centenaire de la guerre 1914-1918, le ministère de la Culture a publié une série de photographies prises entre 1918 et 1919 au format argentique, noir et blanc en 13cmx18cm. Elles servaient certainement au dossier d’indemnisations demandées par le gouvernement français au titre des dommages de guerre. Il y en avait une cinquantaine. J’en reproduis quelques unes.

Source : Ministère de la Culture (France) – Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine – Diffusion RMN

Société des mines de Courrières. Turbo alternateur détruit par les Allemands
Société des mines de Courrières. La machine d’extraction de la fosse 15, détruite par les Allemands
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Méricourt : Guerre 1914-1918. Le dernier vestige de la ligne Hindenburg

Lors de la première guerre mondiale Méricourt fut intégrée à l’imposant système de défenses qui a reçu le nom de  » ligne Hindenburg « . Ici l’effort a été d’autant plus attentif que Méricourt se trouvait à quelques kilomètres des collines de Vimy et de Lorette.

Dans la région d’Arras le tracé de la ligne Hindenburg est complexe. Elle est constituée de plusieurs lignes de défenses parallèles et organisées en profondeur et qui se nouaient à Queant.

Le dernier vestige (abri bétonné)

A Méricourt, cette disposition et ses caractéristiques se retrouvent. Un fait mérite d’être souligné : l’omniprésence, la densité du réseau défensif allemand. Le territoire de la commune dans son entier est sillonné de tranchées, de boyaux, hérissé de barbelés, truffé de sapes, et d’abris.

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